Avec l’arrivée de l’hiver et des premiers froids, votre chat va devoir affronter de nouvelles difficultés et de nouveaux risques. Paradoxalement, certains de ces risques concernent aussi les chats d’intérieur. Découvrez donc comment bien protéger la santé de votre chat en hiver.
Quelles sont les maladies infectieuses des chats en hiver ?
On désigne sous le terme de pathologie infectieuse une maladie contagieuse causée par un virus ou par une bactérie.
Cette contagiosité peut se faire uniquement de chats à chats, on parle alors de maladie spécifique du chat (cas du « SIDA du chat » avec le virus FiV, qui ne peut contaminer que le chat).
Mais cette transmission peut aussi se faire parfois vers d’autres espèces animales : on parle alors de maladie non spécifique.
Lorsque cette maladie est transmissible à l’homme, on parle de zoonose : la plus connue et la plus grave est la rage.
C’est quoi une maladie saisonnière infectieuse ?
Certaines maladies s’avèrent plus fréquentes à certaines périodes de l’année. Pour les maladies infectieuses, il s’agit le plus souvent de l’hiver. Il existe toutefois une exception, les maladies infectieuses nécessitant un vecteur pour être transmises, comme les tiques ou les moustiques. Celles-ci seront donc plus fréquentes aux beaux jours.
Quelles sont les maladies saisonnières du chat l’hiver ?
Parmi les maladies propres au chat, deux sont plus particulièrement fréquentes l’hiver : il s’agit du typhus (infection digestive) et du coryza (infection respiratoire).
Attention, ces maladies peuvent intervenir à tout moment de l’année : leur fréquence est augmentée l’hiver, car les conditions météo s’y prêtent. Pourquoi ?
Pourquoi certains microbes se développent plus l’hiver ?
C’est une notion très discutée, même en médecine humaine, avec les virus saisonniers comme la grippe.
Il y a deux explications retenues :
- La première est que certains microbes résistent mieux au froid qu’à la chaleur : c’est pourquoi ils sont présents en plus grande quantité l’hiver, expliquant un risque infectieux accru. C’est purement mathématique.
- La seconde raison vient de nos organismes : le froid et l’immunité affaiblissent nos défenses, et favorisent un processus inflammatoire. Il convient de voir comment on peut facilement s’enrhumer en passant auprès d’un climatiseur. Dans ces conditions, les microbes peuvent de développer plus facilement une fois qu’ils ont pénétré l’organisme.
Virulence accrue d’un côté, défenses plus faibles de l’autre : voilà qui expliquerait donc le développement de certains microbes l’hiver.
Maladies infectieuses spécifiques au chat l’hiver
Ces maladies sont développées sur notre site, à la page parlant des vaccins.
• Typhus du chat
Le typhus est une maladie virale, avec principalement des signes digestifs et une baisse des globules blancs. Cette panleucopénie féline est causée par un parvovirus, très contagieux.
• Coryza(s) du chat
Le coryza est un syndrome respiratoire, pouvant aller de la simple rhinite ou rhinotrachéite, à des formes bien plus graves de type pneumonie. C’est une maladie infectieuse très contagieuse, pouvant être causée par l’un des trois germes suivants : herpès virus félin I FeHV-1, calicivirus félin ou Chlamydia felis (bactérie).
Il existe pour ces deux maladies des vaccins protecteurs : pour le bien-être de nos pensionnaires, nous demandons toujours le carnet de vaccination des animaux accueillis.
Maladies infectieuses hivernales non spécifiques au chat
D’autres maladies respiratoires ou digestives peuvent affecter le chat l’hiver, avec des microbes dits non spécifiques. Ils sont par définition extrêmement variés et peuvent passer d’une espèce à l’autre. On y retrouve aussi bien des bactéries (coliformes) que des virus (coronavirus génériques, rhinovirus, entérovirus…)
Les symptômes
Pour les formes digestives, il s’agit de gastro-entérites hivernales, avec une association des symptômes suivants : perte d’appétit, fatigue, fièvre, diarrhée, vomissements…
Une gastro-entérite banale et bénigne peut rentrer dans l’ordre en quelques jours avec du repos, de l’eau fractionnée et une diète.
Les formes les plus graves ou les animaux les plus fragiles nécessitent des soins vétérinaires.
Pour les formes respiratoires, il y atteinte des voies hautes ORL ou profondes (poumon). Tous les signes entre la rhinite et la pneumonie sont donc observables : fièvre, fatigue, éternuements, écoulement nasal (séreux ou purulent), épiphora (yeux qui coulent), toux, perte d’appétit, respiration difficile (dyspnée) ou bruyante…Les signes de gravité doivent faire consulter : jetage purulent, fièvre importante, toux forte persistante…
Les formes les plus simples peuvent se traiter avec des inhalations, permettant de dégager les voies respiratoires.
Il ne faut donner ni antiinflammatoires non stéroïdiens (paracétamol, aspirine…), ni sirop contre la toux : la plupart de ces produits sont toxiques voire mortels pour le chat.
Les causes favorisantes
On sait que le froid, l’humidité, le vent et les courants d’air augmentent les risques de maladies hivernales félines.
Les pics synchrones de ceux des humains ?
Il n’est pas rare qu’on ait dans un foyer le chat malade en même temps que les maitres, avec peu ou prou les mêmes symptômes.
Qui a donc contaminé l’autre ?
Pour les germes non spécifiques, la contamination croisée est possible, certains microbes pouvant toucher aussi bien les animaux que l’homme.
Mais l’explication est parfois toute autre : les conditions favorisant le développement d’un virus (froid, humidité…) sont souvent les mêmes d’un virus à l’autre, expliquant que les pics humains et animaux se produisent au même moment.
Il est donc conseillé de respecter une bonne hygiène : à la chatterie, nous proscrivons les gestes barrières, car votre chat a besoin de caresses. Mais nous pensons à nous laver régulièrement les mains à chaque fois.
Comment empêcher mon chat de tomber malade l’hiver ?
Choisir les dates des rappels de vaccination
Bien souvent, les propriétaires effectuent les rappels de vaccin du chat avant l’été et les vacances : c’est une bonne chose.
Sinon, il faut faire les rappels typhus et coryza au plus tard au début de l’automne, pour avoir une bonne protection hivernale.
En effet, un rappel relance la cinétique des anticorps avec un pic en 1 à 4 semaines, puis un plateau de quelques mois et une décroissance lente. En faisant ce rappel vaccin chats avant l’hiver, c’est la garantie d’avoir un taux d’anticorps optimal lorsqu’il y aura l’incidence maximale de maladies.
Solution : faire les rappels de vaccins au plus tard fin septembre
Attention aux courant d’air
L’un des facteurs de risque à maitriser est représenté par les courants d’air : on y pense quand on ouvre la fenêtre ou qu’il y a dehors du vent.
Mais y pense-t-on à la maison ?
Car le chat peut se mettre facilement dans une situation de chaud et froid (générateur de courant d’air thermique).
C’est d’autant plus vrai pour un intérieur très chauffé, et d’un chat qui se colle contre un radiateur : dès qu’il regagne une pièce plus fraiche, il peut être victime de courant d’air.
Pire, le chat aime sauter en hauteur, pour aller sur une armoire.
Entre le haut et le bas, il peut subir une différence de température de 2 à 4°C, l’air chaud s’accumulant en hauteur.
On imagine fort bien qu’on peut tomber malade en passant plusieurs fois par jour de 16 à 20°C.
Solutions :
-empêcher le chat de sortir les jours de pluie ou de vent
-empêcher un chat fragile de trop se coller à un radiateur, en plaçant par exemple un objet devant ou dessus
-proscrire le chauffage soufflant
Quelles sont les maladies métaboliques du chat l’hiver ?
En parallèle des risques infectieux, le froid de l’hiver peut induire des troubles alimentaires ou métaboliques dont certains peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves sur votre chat.
C’est vrai aussi bien pour un chat d’extérieur, que pour un chat d’appartement.
Mon chat a faim l’hiver : est-ce normal ?
Pour lutter contre le froid, un chat enclenche deux mécanismes différents à travers son comportement alimentaire.
Comment un chat change son alimentation l’hiver ?
Le premier est un mécanisme d’ajustement : pour lutter contre le froid, il brule des calories pour produire de la chaleur. Cela augmente directement l’appétit en compensation. C’est un mécanisme instantané, fonction de la température ressentie. Il est donc souvent absent sur les chats d’intérieur.
Le second est un mécanisme de prévention. L’animal va être programmé pour préparer l’hiver avec son horloge interne, en accumulant des réserves graisseuses.
C’est un processus qui dépend de la longueur du jour, et qui commence avec l’arrivée de l’automne. Il est donc indépendant de la température extérieure et se rencontre chez tous les chats.
C’est pour ces raisons que chats d’intérieur ou d’extérieur ont un appétit augmenté l’hiver. On parle de polyphagie.
Elle ne doit alors pas être confondue avec d’autres polyphagies pathologiques (parasitisme, diabète, hyperthyroïdie…)
Comment contrôler la nourriture de mon chat l’hiver ?
Si la polyphagie hivernale est bénéfique pour le chat du dehors devant lutter contre le froid, elle est préjudiciable au chat d’intérieur qui risque de développer des maladies métaboliques : prise de poids, obésité, diabète de type II… Il faut donc diminuer son apport calorique.
Comment ?
Diminuer la quantité chez un chat qui a faim n’est pas toujours facile, il peut vite réclamer et devenir « bavard ». Une façon de ruser est de fractionner le repas, et de multiplier les points de distribution. Le temps passé à « chasser » la nourriture sera « inclus » dans la durée du repas : votre chat aura l’impression d’avoir passé son temps à manger et ira faire la sieste sans miauler !
L’autre solution consiste à donner l’hiver des aliments allégés aux chats d’intérieur.
Mon chat a soif l’hiver : est-ce normal ?
Très souvent, des propriétaires constatent que leur chat boit plus l’hiver. C’est tout particulièrement vrai si le chauffage est fort, s’il y a un chauffage au sol, si le chat va en hauteur ou encore s’il se colle aux radiateurs. Cette polydipsie peut être liée l’hiver au chauffage.
Mais elle peut aussi se rencontrer sur des pathologies bien plus graves, comme un syndrome fébrile, une insuffisance rénale ou un diabète.
En cas de doute, il ne faut pas hésiter à faire un bilan sanguin.
Quelles sont les irritations ou intoxications du chat l’hiver ?
En dehors des intoxications au chocolat qu’on rencontre parfois lors des fêtes d’années, certaines intoxications sont plus fréquentes l’hiver.
Irritation par la neige
La neige ou le verglas peuvent être très rapidement irritants pour les coussinets d’un chat, notamment s’ils sont peu tannés.
Une dermite a frigore peut se produire, avec risque de crevasses voire de gelures.
La meilleure des préventions est de passer un peu de vaseline sur les coussinets : non seulement le gras protège la peau, mais c’est en plus sans danger si jamais le chat se lèche.
Irritation par le sel
Les sels utilisés pour empêcher le verglas peuvent aussi créer des irritations cutanées, avec parfois un intertrigo (dermite des plis).
L’idéal est de rincer à l’eau claire et d’appliquer si besoin une lotion calmante non toxique.
L’ingestion des sels en excès peut alors induire des gastro-entérites.
Les complications rénales ou cardiaques sont en revanche très rares à ces doses si faibles.
Intoxication par l’antigel
L’hiver est le moment où l’on peut laisser trainer un flacon antigel, en oubliant de le refermer. Ces produits sont souvent légèrement sucrés, pouvant tenter des chats gourmands pour le lécher.
L’antigel est un produit hautement toxique, sans antidote : il peut conduire rapidement à une insuffisance rénale aiguë, potentiellement mortelle. Si votre chat touche à des dérivés de glycol, ou présente des vomissements aigus et une grande fatigue, il faut le faire hospitaliser rapidement.
Comme professionnels des chats, nous savons que nos amis félins sont taquins et parfois voleurs : c’est pourquoi nous sommes très rigoureux sur les risques d’intoxication ou d’ingestion de corps étrangers.
Tout est parfaitement contrôlé dans notre hôtel pour chats.
Et en cas de doute, nous faisons toujours appel à notre vétérinaire référent si nous ne pouvons pas contacter le vôtre rapidement. Car hiver comme été, la santé de votre chat nous importe.